Le GAC se propose de réaliser à Paris le Colloque international sur les cultures à usage illicite dans la région andine. Pendant deux jours, des spécialistes Latino-américains, Etats-uniens et Européens apporteront des éléments d’analyse sur les problèmes liés aux drogues. Les objectifs sont faire connaître les problèmes liés à la production de drogues et les effets nuisibles de la guerre antidrogue sur la population de l'Amérique andine et promouvoir de nouvelles lignes d’action internationale permettant de dépasser le cadre actuel de la « guerre contre les drogues et le terrorisme».

En effet, la région andine subit depuis une vingtaine d’années les effets des politiques de la guerre contre les drogues. Il suffit de réaliser un bilan des transformations imposées par ces politiques dans cette zone pour constater les dommages qu’elles ont entraînés dans la vie politique, économique et sociale des habitants de cette région du monde.

Parmi les plus visibles, on citera les effets négatifs des aspersions aériennes (fumigations) sur les populations et sur l’environnement ; les liens pervers entre l’économie de la drogue et les conflits armés ; la pénétration de la corruption dans les institutions ; l’ingérence des États-Unis dans les politiques nationales...

Il s’agit de politiques très coûteuses qui n’ont pas réussi à diminuer la production et l’offre, ce qui était l’objectif officiel. Bien au contraire, aujourd’hui, la chaîne de production de la cocaïne et des autres drogues s’est remarquablement spécialisée. Parmi les constats de l’échec de la guerre antidrogue, on rappellera l’apparition de la culture du pavot et de la production d’héroïne; le déplacement récurrent des cultures de coca, de pavot et de cannabis; l’apparition de nouveaux pays producteurs ; la complémentarité entre les drogues naturelles et les « drogues de synthèse».

Aujourd’hui, il est nécessaire d’accepter l’échec des politiques actuelles. Il faut envisager autrement les façons d’affronter le problème de la drogue.

 
     
   
AXES D'ANALYSE  
     
     
 

En France, la question de la drogue a été abordée à partir de trois grands axes :

1. Il existe dans un premier temps un ensemble de travaux qui, dans une perspective médicale, psychologique ou sociologique, s’intéresse aux phénomènes de consommation et aux dépendances induites par certaines substances. Très présent en France, ce domaine d’études réfléchit en termes de prévention, de gestion des malades ou de toxicomanie.

2. Une deuxième approche, à partir de l’économie et de l’analyse financière, mais s’appuyant aussi sur l’analyse géostratégique, s’interroge sur les flux, les circuits et les trafics, aussi bien des produits finis que de l’argent. Ce genre de travaux est également développé en Europe, où des efforts sont menés pour contrôler ou éliminer les flux illégaux.

3. Finalement, il existe de nombreuses recherches sur les dynamiques régionales et locales de la production de drogues, sur le passage des « cultures à usage illicite » (ex : coca) vers les « drogues » (ex : cocaïne), ainsi que sur les politiques qui visent la destruction progressive ou immédiate de ces cultures, et sur les implications sociales, politiques et environnementales de ces politiques. Dans le panorama académique français, ces travaux sont relativement peu connus.

Le Colloque International sur les cultures à usage illicite se concentrera sur ce troisième axe. Notre but est de faire connaître la situation de la région andine en proposant des perspectives interdisciplinaires qui tiennent compte des facteurs sociaux, historiques, politiques, écologiques et économiques du problème.

 
   
COMITÉ SCIENTIFIQUE  
     
     
 

Jean-Michel Blanquer
Docteur en Droit. Directeur de l’Institut des Hautes Études de l’Amérique Latine, IHEAL et professeur agrégé de droit public en poste à l'Université Paris III-Sorbonne nouvelle (IHEAL et DESC).

Dominique Fournier
Anthropologue, directeur du Centre « Méditerranée - Amérique Latine » de la Maison de Sciences de l’Homme, MSH à Paris.

Jonathan Friedman
PAGE WEB
Anthropologue, directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, EHESS et professeur de l'Université de Lund en Suède.

Alain Labrousse
PAGE WEB
Docteur en lettres et sociologue. Spécialiste de la géopolitique des drogues. Ancien directeur de l’Observatoire Géopolitique des Drogues, OGD.

Alain Lipietz
PAGE WEB
Economiste, directeur de recherche au CNRS. Député Européen.

Daniel Pécaut
PAGE WEB
Sociologue, directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, EHESS.

Aura Maria Puyana
Sociologue, spécialiste des politiques d’éradication de cultures à usage illicite. Chercheur à l’Institut Amazonien de recherches scientifiques SINCHI.

Alain Roussillon
Directeur de recherche au CNRS. Membre du laboratoire Genèse et Transformation des Mondes Sociaux, GTMS.

Ricardo Vargas
PAGE WEB
Sociologue, chercheur à l'Institut Transnational d'Amsterdam et coordinateur du journal Acción Andina.